Alimentation du cheval en hiver : comment s’y prendre ?

20 septembre 2025

3°C au thermomètre, la prairie figée, l’herbe disparue sous la gelée : l’hiver n’accorde aucune trêve au cheval. Rien ne s’improvise dans la gestion de sa nourriture lorsque le froid s’installe : tout s’ajuste, s’observe, s’anticipe. Ce n’est pas une question de confort, mais une affaire de survie et d’équilibre.

Pourquoi les besoins nutritionnels du cheval évoluent en hiver

La saison froide impose au cheval une véritable épreuve : conserver la chaleur de son corps alors que le thermomètre dégringole. Dès que la température extérieure glisse sous le seuil de la température critique inférieure, autour de 0 à 5°C pour un adulte non tondu, l’organisme doit piocher plus profondément dans ses réserves d’énergie. Brûler davantage de calories devient indispensable pour ne pas succomber à la morsure du froid.

Mais tous les chevaux ne réagissent pas de la même manière. Un animal sec, âgé ou dont le poil reste clairsemé affronte plus difficilement la chute des températures : il faut alors enrichir ses repas, surveiller son état de près. À l’inverse, celui qui affiche une belle couche de gras et un pelage dense résiste mieux, mais n’échappe pas pour autant à l’augmentation des besoins alimentaires.

Plusieurs besoins principaux méritent une attention particulière durant cette période :

  • Énergie : indispensable pour compenser les pertes dues au froid.
  • Vitamines et minéraux : le foin stocké perd progressivement en richesse, ce qui réduit certains apports nutritionnels.
  • Eau : il faut rester vigilant, car les chevaux ont tendance à boire moins lorsque l’eau est froide, ce qui peut favoriser l’apparition de coliques.

La routine alimentaire de l’été ne tient plus la route une fois l’hiver installé. Revoir la ration quotidienne n’a rien d’un luxe : il s’agit de préserver la forme et la santé du cheval, tout simplement. Les choix alimentaires doivent couvrir ses besoins vitaux et combler les pertes énergétiques liées à la lutte contre le froid.

Quels aliments privilégier pour préserver la santé et la vitalité de votre cheval

L’herbe fraîche n’est plus qu’un souvenir : en hiver, le cheval doit compter sur l’homme pour subvenir à ses besoins. Le foin, distribué généreusement et choisi avec soin, devient la pierre angulaire de son alimentation. Riche en fibres, il favorise la production interne de chaleur par la fermentation dans le tube digestif. Un foin propre, bien stocké, sans poussière ni traces de moisissures, reste la base de la ration hivernale.

L’eau mérite aussi une vigilance particulière. Proposer une eau tiède encourage votre cheval à boire, ce qui limite les risques de troubles digestifs. Les abreuvoirs doivent être surveillés, surtout lors des nuits glacées où la glace s’invite sans prévenir. Selon l’activité, l’âge ou la croissance du cheval, l’apport en énergie peut être ajusté grâce à des céréales (orge, avoine, maïs), toujours en fractionnant les repas pour éviter les coups de froid digestifs.

Lorsque l’herbe se fait rare, les carences en vitamines et minéraux guettent. Un complément adapté soutient alors l’immunité et la résistance à la saison. Certains optent pour la luzerne pour rehausser la part de protéines dans la ration, surtout si le cheval doit affronter le froid plusieurs mois d’affilée.

Voici ce qu’il faut retenir pour une alimentation adaptée :

  • Foin à volonté : la base, pour l’apport en fibres et la production de chaleur.
  • Eau tempérée : limite le risque de troubles digestifs.
  • Suppléments en minéraux : garantissent l’équilibre du régime.

La clé reste la régularité, la diversité et une observation quotidienne attentive : c’est ainsi que l’on traverse sans encombre la saison froide avec des chevaux en pleine forme.

Éviter la perte de poids saisonnière : conseils pratiques et signaux d’alerte

En hiver, le pelage épais du cheval peut masquer une fonte progressive de la masse corporelle. Il faut donc apprendre à lire sous le poil. Palper les côtes, la colonne, la base de la queue : ces gestes simples révèlent l’état réel de l’animal. Un cheval qui maigrit laisse apparaître un garrot plus creux, une colonne dorsale marquée, un manque d’entrain parfois.

L’arrêt de la pousse de l’herbe et la baisse de la qualité du fourrage rendent la période plus délicate. La ration doit évoluer en conséquence : augmenter la quantité de foin en période froide est souvent nécessaire. Un cheval adulte vivant dehors peut consommer jusqu’à 2,5 % de son poids vif en fourrage chaque jour. Si cela ne suffit pas, ajoutez des fibres facilement digestibles comme la pulpe de betterave ou la luzerne déshydratée, ainsi que des huiles végétales pour compléter l’énergie sans alourdir la digestion.

Il faut aussi savoir repérer les signaux discrets d’un cheval en difficulté. Une perte d’appétit, des boiteries, l’apparition de crevasses sur les membres (gale de boue) sont autant de signes qui doivent alerter. Un organisme fragilisé par le froid s’expose plus facilement aux infections de saison.

Quelques repères pour surveiller l’état de votre cheval :

  • Palpez la couche graisseuse, même sous un poil épais.
  • Surveillez toute variation de posture ou de comportement alimentaire.
  • Gardez un œil sur la santé des sabots et de la peau, particulièrement vulnérables en hiver.

La perte de poids ne doit jamais être prise à la légère pendant cette saison. Dès les premiers signes, adaptez la ration pour permettre au cheval de traverser l’hiver sans difficulté.

Le rôle clé des experts en nutrition équine pour un suivi personnalisé

Nourrir un cheval l’hiver requiert bien plus qu’une simple augmentation de foin. Chaque animal réagit à sa manière au froid, à sa ration, à son environnement. Les spécialistes de la nutrition équine, souvent issus de formations vétérinaires ou agronomiques, savent décoder ces différences pour affiner les apports selon l’âge, l’état de santé, le mode de vie ou les antécédents de l’animal.

Leur expertise se fonde avant tout sur l’observation : qualité du poil, tonicité musculaire, variations de poids. Ils repèrent rapidement les signes d’une carence, d’un excès, ou d’une mauvaise assimilation alimentaire. Ils réajustent alors la ration, recommandent des compléments, ou conseillent des fourrages et céréales plus adaptés. Travailler en lien avec une association de vétérinaires équins permet d’affiner le diagnostic et de prévenir les déséquilibres métaboliques.

Le suivi personnalisé s’appuie sur des points concrets :

  • Contrôle régulier de la condition corporelle
  • Réévaluation des apports énergétiques, vitaminiques et minéraux
  • Vérification de l’hydratation, trop souvent négligée en hiver
  • Optimisation du moment et de la forme de distribution des aliments

Pour traverser la saison froide sans laisser de place à l’improvisation, s’appuyer sur le regard de spécialistes fait toute la différence. Chevaux vieillissants, sujets à la perte de poids ou vivant au pré : tous profitent de ce suivi précis, gage de stabilité et de santé.

L’hiver ne laisse aucune place à l’approximation. Adapter l’alimentation, surveiller chaque détail, s’entourer des bons conseils : voilà ce qui permet à votre cheval de franchir la saison sans faiblir, prêt à retrouver les beaux jours avec vigueur.

Santé du bouledogue Américain : les problèmes communs et comment les prévenir

Une lignée de bouledogues américains peut cacher bien des surprises, même lorsque tout semble aller pour

Berger Australien bleu merle : comprendre ses besoins pour lui offrir une vie épanouie

Un chien qui n'accepte pas de tourner en rond, voilà le Berger Australien bleu merle. Chez

Les chats nains : des félins uniques avec des besoins spécifiques

Des mutations génétiques viennent parfois bouleverser les lois de la croissance chez certains chats domestiques. Leur